Deux articles rapportés par Forêt-Wallonne dans sa

publication Forêt-Mail n° 108 (avril 2014), toujours aussi remarquable :

1)- Exploitation mécanisée et dégâts au sol : quels effets sur les racines ? [1298]
Au cours des dernières décennies, les techniques d’exploitation mécanisées ont fortement évolué. Cependant, on s’intéresse encore trop peu aux dégâts provoqués au sol et surtout, aux racines.
Une étude a été réalisée après une exploitation dans un peuplement de sapin pectiné et d’épicéa situé dans les Alpes italiennes. Le suivi a duré trois années durant lesquelles la résistance ainsi que la densité des racines ont été mesurées.
Les résultats ont montré une chute significative de la résistance des racines trois ans après exploitation, alors que la densité de racines a chuté après la deuxième année. La dégradation était plus rapide dans les couches les plus superficielles du sol et pour les racines les plus fines.
Cette étude montre donc, une fois de plus, que l’exploitation mécanisée doit être bien réfléchie afin de limiter au maximum les dégâts au sol, mais aussi aux racines des arbres restants sur pied. [S.P.]
Vergani C., Chiaradia E. A., Bassanelli C., Bischetti G. B. [2014]. Root strength and density decay after felling in a Silver Fir-Norway Spruce stand in the Italian Alps. Plant and Soil 377 : 63-81 (9 p., 8 fig., 7 tab., 118 réf.).

2)- La coupe du pivot racinaire des chênes augmenterait les risques de dépérissement [1296]
Le chêne est une essence intéressante à plus d’un titre : il a une grande capacité d’accueil pour la biodiversité et a une valeur économique élevée. L’augmentation du dépérissement des chênes inquiète donc de plus en plus les forestiers ainsi que les chercheurs. Malgré le consensus général qui indique que la sécheresse serait le principal responsable, très peu d’intérêt a été porté au système racinaire en période de sécheresse.
Des chercheurs ont donc étudié l’effet de la coupe du pivot racinaire, une pratique courante en pépinière, sur la survie des jeunes chênes pédonculés. Les peuplements ont été étudiés grâce à la dendrochronologie et leur réponse aux sécheresses a été comparée à des peuplements gérés en taillis et à des peuplements issus de régénération naturelle.
Dans tous les cas, les peuplements ont montré une chute de croissance lors d’épisodes de sécheresse prolongée. Cependant, les arbres issus de semis naturels ont été moins affectés par les sécheresses. Il semblerait que le pivot racinaire qui n’a pas été coupé permet aux chênes d’accéder plus facilement à la réserve d’eau présente plus en profondeur dans le sol. Par conséquent, les arbres parviennent à mieux résister aux conditions de sécheresse prolongée.
La coupe du pivot racinaire semble donc augmenter un facteur de dépérissement du chêne : la sensibilité à la sécheresse. [S.P.]
Zadworny M., Jagodzinski A. M., Lakomy p., Ufnalski K., Oleksyn J. [2014]. The silent shareholder in deterioration of oak growth : common planting practices affect the long-term response of oaks to periodic drought. Forest Ecology and Management 318 : 133-141 (9 p., 6 fig., 1 tab., 72 réf.).

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