14 octobre 2013

Encore un article très intéressant
de Jean-Claude Guillebaud
à lire dans Sud-Ouest Dimanche :

http://www.sudouest.fr/2013/10/13/le-piege-des-mots-1197720-4585.php

À lire aussi le très pertinent commentaire suivant déposé par un lecteur (un dénommé AAA++) :

« Quand on veut changer une société..et inverser ses valeurs, on commence par changer le sens des mots..
Technique bien maîtrisée par certains au pouvoir en ce moment…
On travestit une  » réalité » pour en imposer une autre subrepticement…
Et les citoyens n’y prennent garde..malheureusement…
Puis après les mots « détournés ».. viennent les faits et les changements « sournois »
Ils s’imposent alors …tout seuls ! Et on nous bassine en les habillant de « progressisme » ou de ..sens de l’histoire !
Nous sommes grugés de plus en plus souvent et facilement.. »

Alors soyons modernes, voire même tendance,
et sachons nous couler dans le moule obligé
en singeant niaisement ceux qui tout simplement
se qualifient d’élite et nous font la leçon
pour un oui, pour un non : ceux qui donnent le ton.

Parlons dorénavant comme parlent les grands,
ceux qu’on ne peut manquer de voir à la télé,
eux qui savent penser et distribuent les points.

Nous ne saurons parler désormais que pointu
écorchant le français sans honte ni vergogne
comme nous y invitent tous ces sots suffisants :

– ne disons plus la France, mais parlons dhexagone ;

– au lieu de dire faux, disons plutôt vrai-faux
(c’est vrai quoi : c’est faux ou bien c’est vrai
mais c’est pas vrai ET faux,
c’est vrai c’est vrai, oui mais si c’est faux c’est faux,
quant à vrai-faux ça veut tout juste dire FAUX !) ;

– au lieu de divers, nous dirons divers ET variés
(comme on dirait kif-kif kif-kif) ;

– au lieu de célébrités, nous dirons élite en nous bouchant le nez ou bien sinon pipeul ;

perdurer pour durer ;

fusse-t-il pour fût-il ;

ce sont au lieu de c’est ;

victimes au lieu de morts ;

dont au lieu de que
(« Et c’est déjà de littérature dont nous parlons »… signé France-Culture) ;

voilà ce qu’on pouvait dire alors qu’on n’a fait qu’ânonner de simples banalités survolant le sujet ;

très exactement un mois presque jour pour jour au lieu de environ un mois

Et tant et tant d’autres petites souffrances quotidiennes qu’on nous inflige par les oreilles et par les yeux !

Souvenons-nous pourtant, avec mélancolie, qu’élégance et beauté ne sont pas ennemies :

« Que je crève comme un chien plutôt que de hâter ma phrase qui n’est pas mûre. » Gustave Flaubert

« La beauté est liée à la maladresse de l’origine » Pascal Quignard

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